« La Nativité et le Massacre des Innocents »
Les images (ici) ont été prises le 12 décembre 2024, au spectacle de marionnettes au Théâtre Royal de Toone, dirigé par le comédien Nicolas Géal, alias Toone VIII (Toone est le diminutif bruxellois d’Antoine, le prénom du père fondateur Antoine Genty (1804 – 1890)).
La pièce visionnée à l’occasion, « La Nativité et le Massacre des Innocents », écrite en 1929 par Michel de Ghelderode (auteur dramatique bruxellois, ayant vécu dans la période 1898 - 1962), c’est une amusante satire confirmant une fois de plus l’esprit de la liberté d’expression, de la fantaisie et de l’humour bruxellois.
À noter que le Théâtre Royal de Toone, créé en 1829 (devenu actif en 1830), est le détenteur du Label du Patrimoine Européen, depuis le 17 avril 2023. Voici un extrait du texte de la plaque commémorative de cette prestigieuse récompense :
« Toute au long de l’histoire européenne et dès la Renaissance, les théâtres de marionnettes à tringle sont devenus des lieux de divertissement populaire utilisant la satire pour échapper à la censure politique et créer un espace de liberté d’expression. Le Théâtre Royal de Toone transmet et maintient la tradition européenne de la marionnette à tringle, ainsi que l’humour bruxellois et les valeurs européennes de liberté d’expression. L’Europe commence ici ! »
Parmi les affiches exposées sur les murs de la cage d’escalier menant vers la scène (aménagée dans un grenier) j’ai découvert avec émotion celle du Théâtre Ţăndărică (de Bucarest), que tous les roumains connaissent depuis leur tendre enfance.
Dans le répertoire éclectique-parodique du Théâtre Royal de Toone figurent des adaptations d’Aristophane (La Paix), Alexandre Dumas (Les Trois Mousquetaires), Bram Stoker (Dracula), William Shakespeare (Roméo et Juliette).
Comme mot de la fin, imaginons que toute cette armée de marionnettes s’exprime à travers cet extrait d’Umberto Eco : « (…) nous n'avons plus la sagesse des anciens, elle est bien finie l'époque des géants ! Nous sommes des nains, mais des nains juchés sur les épaules de ces géants, et dans notre petitesse il nous arrive parfois de voir plus loin qu'eux à l'horizon. » (Le nom de la rose)
Antonia Iliescu
19.12.2024